« À quand la compatibilité de vos produits avec InDesign CC ? »
January 30, 2014 | Extras | fr | en
Nombre d'utilisateurs guettent désespérément la mise à jour de produits phares (BookBarcode, IndexMatic…) rechignant à fonctionner sous InDesign CC. « Pourquoi diable faut-il attendre si longtemps pour que mon script favori soit soluble dans le Cloud ? » protestent-ils…
J'ai reçu ce matin un courriel qui cristallise assez bien la grogne des utilisateurs : « Beaucoup de mes partenaires ont tourné le dos au dernier caprice d'Adobe et s'en tiennent aux versions pré-nuageuses de la suite. Du coup, je me demande si vous n'avez pas adopté la même attitude et stoppé purement et simplement la maintenance de vos anciens scripts InDesign. » D'autres fans d'Indiscripts se disent franchement désarçonnés. Migrer vers CC signifie pour eux l'abandon d'utilitaires devenus indispensables au quotidien. (Et, comme pour attiser les frustrations ambiantes, j'avais promis de longue date des correctifs et mises à jour qui n'en finissent plus d'être différés.)
Une clarification s'impose.
• Les produits Indiscripts sont construits sur deux couches : ExtendScript et ScriptUI. La première articule l'interaction du script avec InDesign et fournit donc ses fonctionnalités essentielles (ce que le script fait). La seconde articule l'interaction du script avec l'utilisateur (vous) via ses boîtes de dialogue, boutons, champs de saisie, etc., formant ce que les programmeurs appellent une « interface-utilisateur » (User Interface).
• Depuis InDesign CS4 et jusqu'à aujourd'hui (CC inclus), la couche ExtendScript offre une stabilité inouïe. En d'autres termes, le code principal de nos scripts — Wordalizer, BookBarcode, IndexMatic… — demeure très largement fonctionnel en dépit des infimes ajustements qu'une nouvelle version d'InDesign peut quelquefois requérir. Ceci doit être rappelé haut et fort : l'architecture interne d'InDesign est sans conteste, parmi toutes les applications de la suite Adobe, la plus sophistiquée et la plus aboutie sur le plan de l'extensibilité. Il n'est donc nullement question ici de faire un procès à l'équipe de développement d'InDesign.
• A contrario, l'avènement de Creative Cloud a causé de sérieux dommages à la couche ScriptUI (qui n'est pourtant qu'à la périphérie). À l'origine, ScriptUI était une sorte de passerelle reliant les scripts à l'environnement graphique du système d'exploitation. Les dialogues, boutons, listes déroulantes, ainsi que les actions de l'utilisateur, étaient simplement relayés et prises en charge par le système lui-même. Certes, quelques bugs retors accidentaient cette passerelle, mais les développeurs de scripts avaient encore le docte loisir de les isoler, ou de les contourner, par diverses manœuvres chirurgicales. Mais CC a introduit un changement de paradigme : ScriptUI est dorénavant une passerelle entre nos scripts et un composant propriétaire d'Adobe (Drover), lequel gère maintenant la cosmétique de A à Z.
Et alors ? N'est-ce pas une bonne nouvelle que ScriptUI délivre des interfaces homogènes avec les applications CC, et indépendantes du système d'exploitation ?
• Peut-être, mais il y a un hic : ScriptUI CC ne fonctionne, à ce jour, que « peu ou prou » ! De toute évidence, Adobe ne s'est pas donné pour vocation primordiale de reconduire ses fonctionnalités historiques. C'est ainsi qu'au lancement du Cloud en juin 2013, les auteurs de scripts sont tombés des nues et l'ont fait savoir. Depuis lors — reconnaissons-le — l'équipe d'Adobe a progressivement restauré, ou juste reconnecté, certains rouages disparus. Mais on est encore loin du compte. Beaucoup d'entre nous attendent, entre autres, le retour en grâce de l'objet ScriptUIFont
. Et je ne vous parle pas des aléas funestes de la « boucle d'événements ».
• Il m'a été recommandé à maintes reprises de troquer ScriptUI pour une nouvelle technologie plus sexy, comme Flash/Flex. Au vu des derniers virages de la conjoncture, il ne me m'apparaît pas si flagrant que c'eût été un investissement d'avenir ! Mes confrères me disent entêté. Eh bien, je souhaite seulement que le module ScriptUI fonctionne conformément à sa spécification. Cette technologie constitue à mes yeux un minimum syndical pour les développeurs tournés vers les processus objet (le DOM, dans notre jargon). Ainsi, ScriptUI devrait rester l'outil optimal, le chemin le plus court, de ceux qui travaillent essentiellement dans la couche ExtendScript et ne se gargarisent pas de l'idée que « programmer consiste à faire de belles interfaces ».
• J'ajoute enfin que ma politique reste d'offrir, autant que faire se peut, des produits rétro-compatibles (bi-plateformes et cross-versions). Les retours d'utilisateurs témoignent en effet de ce qu'InDesign CS4 est encore à l'œuvre dans de nombreux flux de production ! De ce point de vue, l'urgence d'encapsuler mes produits dans des panneaux HTML5 ne m'apparaît pas avec une évidence impérieuse.
Aussi, pour en revenir à la question titre, voici ma réponse : Indiscripts envisage résolument la mise à niveau de tous ses produits vers CC, sous réserve des dispositions ci-dessus. D'ailleurs, abstraction faite de l'interface, le code sous-jacent est déjà très largement compatible. Tout le problème vient de ce que ScriptUI, lui, n'est pas encore à niveau. Et, vous l'aurez compris, cela ne dépend pas de moi :(
Merci de votre compréhension.
Comments
Hi Marc,
I agree with you that ScriptUI should be (have been) backwards compatible. That that is not the case is very bad. I also agree with you that looking for other UI tools is not a good option for several reasons. You don't want to rewrite your scripts, and, more importantly, many 'new technologies' are abandoned by Adobe not long after their introduction. Even Flash/Flex, much advertised and idolised, appears to be discontinued and developers who embraced it now have to look elsewhere.
ScriptUI, despite its problems, was a perfectly serviceable system for script interfaces. Adobe should continue to support it.
Peter
À l'instant même où j'ai lu le mot « abonnement » au sujet des mises à jour CS j'ai su que c'était une mauvaise affaire… sauf pour Adobe.
@ Christian
Je comprends votre réaction mais je ne voudrais pas, pour ma part, faire d'amalgame entre la politique commerciale d'Adobe et sa politique « technologique ».
Assurément, l'une et l'autre doivent répondre de critiques sérieuses, mais je crois qu'il serait déloyal de ne pas les distinguer, car ce ne sont pas les mêmes personnes auxquelles nous nous adressons dans l'un et l'autre cas.
Indiscripts est une micro-entreprise indépendante, ce qui me laisse la possibilité de parler très librement de ces sujets. Je n'ai aucune obligation « éditoriale » vis-à-vis d'Adobe, mes attaches avec cette société sont fondamentalement techniques — et j'observe qu'elles sont au demeurant très cordiales.
Ainsi, je dois à l'honnêteté de préciser ceci : les quelques contacts que je cultive avec Adobe France se sont toujours montrés très attentifs aux problèmes soulevés. Les personnes avec lesquelles j'échange sollicitent activement des retours de bugs et communiquent sans faux-fuyant sur ces questions.
Mon sentiment est donc que les développeurs et les départements focalisés sur la technique — au moins pour le pôle InDesign — restent honnêtement très attachés à l'évolution du produit et à la satisfaction des utilisateurs. (Comment pourrait-il en être autrement, d'ailleurs ?)
Maintenant, je crois aussi que la machine commerciale a poussé ces techniciens, de toute force et de toute urgence, dans des impasses stratégiques. C'est mon ressenti. Par exemple, nous sommes quelques-uns à penser ici-bas que l'obsession quasi mystique pour l'EPUB et pour le Cloud a fait dévier InDesign de ses fondamentaux.
Et on le regrette d'autant plus que cette application demeure, à nos yeux, un produit inégalé au carrefour de l'édition, du design et de la typographie.
Cordialement,
Marc
@ Marc
Je suis absolument d'accord. Je n'avais pas précisé mais je n'ai jamais fait l'amalgame entre le département développement et le département marketing. Je sais, pour l'avoir vécu, qu'aujourd'hui c'est le marketing qui impose sa loi à tous les autres secteurs d'une entreprise.
Et je peux ajouter que j'ai été enchanté des deux ou trois contacts que j'ai pu avoir avec des personnes chez Adobe France.
Le cloud, l'Epub… j'arrête de suite, je n'en finirais pas.
J'en suis au point pour répondre aux exigences de mes clients d'avoir la quasi-totalité des versions sur mes bécanes (CS3, CS4, CS5, CS6 & CC). Et donc à jongler entre les scripts et les versions...
Sinon CC est affreusement plus lourd à gérer pour des bécanes un peu anciennes (30% à ce que j'ai pu tester)
IndexMatic2 Pro: Marc. Un produit indispensable. Je contiuerai en anglais si ça ne vous gêne pas :-). Great Product! I hope we can find a way to do a hybrid between the wordlist approach and the built-in index approach. I want to tag specific instances of certain words so as to index them specially. E.G. Where a word is defined. I've tried to put hidden characters in front of this instance of the word but Indexmatic seems to ignore them. Unless I don't understand the \W command. And also I would like a "do not index this occurence". There are probably workarounds. I'm all ears. Merci. Thanks!
Hi Bob,
[What a nice coincidence, I'm a big fan of your famous "Mastering Audio" book :]
Thanks a lot for your kind feedback on IndexMatic.
> I want to tag specific instances of certain words so as
> to index them specially. E.G. Where a word is defined.
In short the best way to do this is (usually) to apply a specific character style to those targeted words then to capture them using IndexMatic's style filter in addition to queries.
Anyway I suggest that we continue this conversation via email if you need more technical answers. Feel free to contact me at:
marc [at] indiscripts {dot} com
Best regards,
Marc